Les échos du passé [PV Mikhaïl]

Tu t'arrêtes devant la grande porte de l'église et lève la tête de ton portable que tu ranges dans ta poche. Devant toi se dresse l'église d'Oldville, immense, majestueuse, impressionnante. Tu es croyante mais pas pratiquante alors tu n'as pas souvent eu l'occasion d'entrer dans une église cependant rien ne t'empêche de commencer aujourd'hui n'est-ce pas ? C'est un mardi après-midi donc bien que les portes soient ouvertes l'église est déserte, de cette façon si tu fais un faux pas au niveau du protocole personne ne sera là pour te le reprocher en dehors de Dieu lui même, et avec un peu de chance il sera indulgent.

Prenant ta respiration tu gravis les marches et passe la grande porte du bâtiment. Là tu observe les alentours. Tous les bancs sont vides et apparemment même le prêtre est absent. Tu trouves ça étrange de laisser un si grand bâtiment sans surveillance mais bon. Un peu nerveuse tu reste immobile un instant, ne sachant que faire. Finalement ton regard est attiré par une dizaine de bougies disposées au fond de l'église, sous une statue représentant Jésus. Voilà ce que tu vas faire !

Un peu plus sûre de toi tu repère des bougies misent en libre service près de toi et tu en attrape une avant de l'allumer à l'aide du chandelier posé près des bougies. T'as mère t'a déjà parlé de cette façon de montrer sa foie, en allumant un cierge. Tu t'avances donc en direction du lieu où sont posés les autres cierges et, après un instant d'hésitation, t'agenouilles pour être à hauteur de la statue et ferme les yeux. C'est la première fois que tu fais ça alors tu ne sais pas trop quoi dire, et finalement tu te dis que parler sans détour et avec sincérité est sans doute la meilleure chose à faire. Prenant une grande inspiration, tu commences à chuchoter, si bas que même une personne juste à côté de toi ne pourrais t'entendre :

- Je sais que je ne suis jamais venue prier mais j'ai tout de même la foi alors je suis venue te demander un service, et ce sera sans doute la seule et unique chose que je te demanderais jusqu'à ma mort. J'ai eu une enfance parfaite, avec un frère formidable et des parents aimants. Tout n'était que bonheur jusqu'à ce qu'ils apprennent ce que j'étais. A partir de là tout à changer, à jamais. Mon frère me déteste plus que tout au monde et mes parents ne sont plus que l'ombre d'eux-même. J'ai vécue les pires horreurs inimaginables pour une petite fille et c'est pour ça que je te supplies. Fais que ma petite soeur, Marie, ne soit jamais, jamais une transgénique. Et si jamais cela est impossible fais que mes parents entendent raison, lui offrent tout l'amour qu'elle mérite et même plus. Je t'en supplies...

Malgré toi une larme roule sur ta joue et tu poses le cierge parmi les autres avant de l'essuyer. Il fallait que tu le fasse et maintenant tu te sens un peu soulagée, avec un peu de chance ta prière sera entendue.

Mikhaïl avait passé une bonne partie de la matinée à arpenter les rues et piller les poches des passants qui, sous l'effet de son pouvoir, ne pouvaient rien contre. Le pouvoir du jeune homme n'étant pas hypnotique, ses victimes étaient conscientes de tout et ne pouvaient regarder impuissantes. Les humains, mais les transgéniques aussi n'étaient pas épargner. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les rebelles n'agissaient pas en groupe telle une organisation secrète. Sauf bien sûr si l'envie leur prenait, en général, c'était chacun pour soi et leur seul point commun était un foyer sous le cimetière. Le jeune homme ne se contenait pas seulement d'argent, mais aussi de tout objet de valeur qu'il pourrait revendre. Eh oui, tout les moyens étaient permis pour survivre dans ce monde. Lors de ses sorties ils faisaient également très attention aux agents du centre de transgéniques. Cet odieux endroit qui traitait les gens comme des animaux de laboratoire.

Alors qu'il se trouvait dans les rues de la ville et longeait un trottoir, il était perdu dans ses pensées. Sur son chemin, il pensait :"A ce train-là, nous serons bientôt tous chassés." Tous. Les transgéniques n'avaient aucun avenir pour lui s'ils ne se battaient pas. Il pensait également à ce manoir stupide. Comme si les transgéniques allaient être sauvé entre quatre murs. "Attendre calmement et en silence la fin de mes jours, voilà qui n'est pas dans mes habitudes." se disait-il en pensant qu'un jour ou l'autre, ce manoir perdra ses droits. Un jour ou l'autre, le gouvernement changera de point de vue sur lui et les autorités assiégeront le manoir. Le seul avenir était celui qui consistait à se cacher et vivre des autres pour se venger. C'était tout aussi risqué mais au moins, Mikhaïl savait à quoi s'attendre.

Il continua sa route et finit par apercevoir au loin un vieil entrepôt abandonné dans un quartier désert de la ville et passa une petite barrière en bois pour entrer dans ce quartier. De là où il était, il ne voyait que le toit de l'entrepôt mais s'y dirigea en pensant : "Je ferais tout mon possible, si seulement je pouvais en attraper un et lui soutirer des informations…Ces agents sont partout, il est tant d'en finir." Mikhaïl arriva à l'entrée de l'entrepôt, n'hésitant qu'un bref instant, il y entra et s'y enfonça. Il faisait noir et il n'y voyait pas grand-chose mais heureusement, il avait apporté une lampe de poche et l'alluma en observant les lieux où il remarqua des traces de pièges usés.

- Ces traquenards sont bien élaborés.

Il s'avança dans la pénombre en suivant le faisceau de sa lampe mais n'avait pas remarqué qu'il était suivit. Caché dans le noir derrière lui, un homme l'observait. Mikhaïl monta des escaliers à moitié détruit pour atteindre l'étage, semblant vouloir chercher des indices.

- Est-ce qu'ils ont utilisé ce bâtiment pour piéger des transgéniques ?

Soudain, il du se jeter sur le côté pour éviter un coup de feu de la part de l'agent qui venait de sortir de sa cachette et qui avait dégainé un revolver, laissant tomber sa lampe de poche qui se brisa et plongea le tout dans la pénombre. Mikhaïl, ne pouvant viser sa victime dans le noir pour utiliser son pouvoir, se cacha dans un tournant tandis que l'homme ne cessa de lui tirer dessus.

- Il n'a pas perdu de temps pour sortir son flingue celui là !

Mikhaïl reprit sa course à la recherche des escaliers, pensant qu'il sera moins facile pour l'agent d'oser l'attaquer en pleine rue, même s'il l'avait déjà fait plusieurs fois. Le jeune homme continuait de courir mais devait éviter les balles qui, vu sa façon de tirer, semblait contrôler la direction dans laquelle Mikhaïl s'engageait. En effet, le transgénique aperçu bientôt de la lumière pas loin, c'était l'extérieur ! Mais arrivé à ce niveau, il trébucha sur un fil au sol posé exprès qui déclencha un piège, tirant dans la jambe de Mikhaïl un harpon. Le jeune homme gémit de douleur et dévala une légère courbe qui sortait dans la cour de l'entrepôt.

Mikhaïl n'arrivait presque plus à bouger, ce pic devait contenir un paralysant. L'autre homme, qui suivait la piste du jeune homme sans se presser, avait tout prévu et trouva le harpon au sol, esquissant un léger sourire. Kousuke pendant ce temps, se mis debout tant bien que mal et parvint à se faufiler par l'ouverture dans la barrière de bois pour se retrouver dans la rue. Il boitait gravement, titubant dangereusement sans arrêt. Les passants le regardaient bizarrement mais il ne leur accordait aucune importance. Il arriva devant l'église de la ville. Ses portes ouvertes ne lui laissèrent pas le choix. Personne n'aurait l'idée d'aller le chercher dans la maison de Dieu. Le jeune homme s'engouffra alors dans le bâtiment vide et silencieux. Toujours en se déplaçant difficilement, il longea les bancs, passant à côté d'un amas de cierge et de statues pour arriver finalement devant le pupitre désert du prêtre. Finalement, il repéra un coin dans un prolongement de la grande salle où s'élevait une autre statue et s'assit contre le mur. Il savait qu'il ne pouvait pas être vu du premier venu à cet endroit précis.

"Voilà ce qui arrive à ceux qui mettent leur nez n'importe où. Je ne sais même pas si je peux courir." Le jeune homme essaya de bouger sa jambe, celle qui avait la blessure dû au harpon mais parvenait à peine à la faire trembler car elle lui faisait mal et il posa une main sur la plaie, il espérait que les effets du poison ne durent pas trop longtemps : "Je peux encore bouger un peu mais...combien de temps cela va t-il encore durer ?" Il soupira et regarda un vitrail qui trônait au dessus de lui puis le plafond qui paraissait tellement haut. "Jusqu'où va nous mener ce destin maudit ? Un jour nous devrons tous expiés nos pêchés...Le jour de l'expiation viendra...J'ai pêché de mon plein gré, mais maintenant que cette époque est révolue, il va falloir que j'assume." Il poussa un nouveau léger soupire : "Au final, malgré tout ce que j'ai pu dire, je veux rester en vie." Il essaya de bouger à nouveau en se disant : "Je ne suis pas non plus cloué au sol mais...où aller ? Je ne fais que chercher des excuses !" Il finit par se laisser retomber et poussa un nouveau soupire.

Un courant d'air passa dans les portes ouverte, laissant entrer l'air froid de l'hiver. Tout à coup, il entendit des pas. Cet homme ? Déjà ?? Difficile de le savoir puisqu'il ne pouvait pas vraiment voir non plus. Il ne pouvait qu'entendre des pas résonnant dans la chapelle qui se rapprochaient de plus en plus. Les pas se déplaçaient mais sans aller jusqu'à l'autel. Après un moment de silence, une voix féminine résonna à son tour :

- Je sais que je ne suis jamais venue prier mais j'ai tout de même la foi alors je suis venue te demander un service, et ce sera sans doute la seule et unique chose que je te demanderais jusqu'à ma mort. J'ai eu une enfance parfaite, avec un frère formidable et des parents aimants. Tout n'était que bonheur jusqu'à ce qu'ils apprennent ce que j'étais. A partir de là tout à changer, à jamais. Mon frère me déteste plus que tout au monde et mes parents ne sont plus que l'ombre d'eux-même. J'ai vécue les pires horreurs inimaginables pour une petite fille et c'est pour ça que je te supplies. Fais que ma petite soeur, Marie, ne soit jamais, jamais une transgénique. Et si jamais cela est impossible fais que mes parents entendent raison, lui offrent tout l'amour qu'elle mérite et même plus. Je t'en supplies...

Oh, ce n'était qu'une croyante. Mikhaïl tendit l'oreille, une croyante transgénique ? Foutaise ! Dieu n'existait pas ! Si c'était le cas, il ne ferait pas subir de telles tortures aux transgéniques mais plutôt aux humains ! Si Dieu existait alors il se moquait bien des transgéniques, ce serait un sadique hypocrite qu'on ne pouvait que renier. Personne ne voulait renier un dieu non ? Autant alors ne pas croire en lui. C'était moins douloureux.

Doucement tu te relèves et marches vers la sortie de l'église, faisant claquer les talons de tes bottines sur le sol impeccable. Tu sais bien que Dieu t'as abandonnée depuis déjà bien longtemps mais avec un peu de chance il ne fera pas la même chose à ta soeur, cette enfant innocente qui mérite milles fois mieux que ta vie. Tu arrives près des portes quand soudain un homme se planta devant toi. Intriguée, tu t'arrêtas aussitôt et le regarda avec tes yeux gris étonnés. L'homme planta son regard dans le tient et dit d'une voix, il faut bien l'avouer, un peu effrayante :

- Mademoiselle, auriez-vous vu un jeune homme de votre âge passer en boitant ?

- Non, désolée

L'homme semble hésiter à ajouter quelque chose et ton air innocent semble le convaincre car il fini par lacer :

- C'est un transgénique donc si vous le croisez faites attention, il est dangereux.

Tu te crispes dés que tu entends le mot transgénique et l'étranger semble le remarquer puisqu'il fronce les sourcils. Tu n'as jamais été bien douée pour dissimuler tes émotions, et c'est peu dire. Tu es tout bonnement incapable de mentir tellement cela ce lis sur ton visage. En essayant de calmer ton coeur qui s'affole tu rajoutes, sans doute un peu trop précipitamment :

- D'accord je ferais attention. Au-revoir.

Tu veux partir d'ici, le plus vite possible. Cet homme t'effraye, il n'aime pas les transgénique et n'a pas l'air pacifique à leur égard alors il serait vraiment très problématique qu'il découvre que tu en es une. Tu le dépasse donc su le côté pour quitter l'église et c'est ta précipitation et la panique dans ton regard qui te conduisirent à ta perte. L'homme te devança et se plaça entre toi et la sortie, un air sadique sur le visage...et c'est à partir de là que tout dégénéra. Paniquée tu fis demi-tour et couru le plus vite possible vers le fond de l'église, avec un peu de chance il y aurait une seconde sortie. En entendant avec horreur les pas de l'homme résonnant derrière toi, tu attrape la poignée d'une porte en bois et essaye de l'ouvrir mais c'est peine perdue, elle est verrouillée. Le temps que tu te retournes l'homme est déjà juste devant toi et, en souriant, sort un couteau de l'intérieur de son manteau. Sentant que tu es perdue, l'instinct prend le dessus et tu fais apparaître un revolver dans ta main gauche et le lève devant toi au moment où ton agresseur se jette sur toi en brandissant son poignard.

Un coup de feu retentit puis plus rien. Le silence total. Devant toi l'homme s'écroule dans une mare de sang. Tremblante, tu n'arrives pas à réaliser ce qui vient de se passer, mais surtout ce que tu viens de faire. Les yeux écarquillés tu fixe le cadavre comme si il allait se relever pour te tuer. En fait c'est ce que tu veux qu'il fasse. Tu veux qu'il se relève et qu'il te tues. Choquée, tu te laisse glisser sur le sol, le long de la porte en bois, les yeux dans le vague. La mare de sang s'étend et arrive à ton niveau mais tu ne bouges pas. C'est impossible. Tu ne peux pas avoir fait ça. Tu ne veux pas avoir fait ça ! Mais pourtant la réalité est bien là...tu viens de tuer un homme.

La fille sembla s'éloigner. Mikhaïl espérait que personne d'autre ne vienne ici, au moins le temps qu'il se reprenne, qu'il puisse de nouveau être libre de ces mouvements. Pour le moment, cet endroit était son seul refuge pour échapper à la mort. Il ne pourrait pas retourner dans les catacombes, il fallait être en meilleure condition physique pour pouvoir y accéder.

- Mademoiselle, auriez-vous vu un jeune homme de votre âge passer en boitant ?

- Non, désolée

Mikhaïl se figea. Le chasseur de transgéniques était ici !

- C'est un transgénique donc si vous le croisez faites attention, il est dangereux.

Il ne pouvait pas le nier mais bon. Pourquoi était-il dangereux ? Parce qu'il se rebellait contre la société qui rejetait sa race. Un silence s'imposa par la suite. Cet homme n'allait tout de même pas profaner l'église ?

- D'accord je ferais attention. Au-revoir.

Lança précipitamment la jeune fille. Curieux, Mikhaïl avait néanmoins bien envie de voir ce qui se passait, plutôt que d'entendre les voix. Il essayait de se relever mais n'y parvenait toujours pas. De plus, il craignait un faux mouvement qui risquerait de le trahir. Il s'accrocha néanmoins au rebord de pierre du relief qui traçait le mur contre lequel il était tout en entendant tout à coup les bruits d'une course précipitée dans l'église. Mikhaïl se hissait comme il pouvait sur ses deux jambes, essayant de surpasser le petit buffet de pierre qui lui bloquait la vue. Finalement, ce ne fut quand ses yeux dépassèrent la pierre qu'il vit une jeune fille face au chasseur. Mikhaïl avait bien l'intention de régler son compte à cet homme et s'apprêta à utiliser son pouvoir mais tout à coup, un coup de feu retentit. La jeune fille venait de tirer. L'homme tomba à terre, abattu par la balle. Mikhaïl resta un moment immobile à le regarder avant de dévier son regard sur la blonde.

Celle ci semblait sous l'effet du choc de son propre geste mais alors qu'elle se laissa glisser à terre, Mikhaïl la reconnu. C'était bien ce joli minois qu'il avait vu une nuit au cimetière, il avait bien eu l'intention de la tuer d'ailleurs. Elle même avait sortit une arme contre lui, finalement, elle aurait très bien pu l'abattre cette nuit là. Il en avait douté. Enfin peu importe, elle avait tué cet homme et avait bien eu raison, pourquoi elle tirait la tête ? Mikhaïl s'aida du muret pour se mettre debout et manqua de tomber au premier pas. Il se rattrapa de justesse mais fit tomber un chandelier qui fit un bruit de métal en tombant et résonnant dans l'église. Cela dit, Mikhaïl n'avait pas peur de la fille et son principal ennemi était mort alors il s'en moquait désormais d'être vu ou pas. Il se contenta de dire :

- Je vois que tu as pris les devant ! Mon seul regret et qu'il n'ai pas souffert avant de mourir.

Tremblantes comme une feuille tu fixes le cadavre étalé dans une mare de sang devant toi. Tu n'arrives pas à réaliser, tu ne veux pas réaliser. Tu n'as pas pu faire une telle chose, pas dans une église, pas toi ! Alors que tu restes immobile, incapable de crier, de pleurer et même de bouger, un bruit de métal vint briser le silence morbide régnant dans la maison de Dieu. Surprise, tu tourne la tête si vite que tu en oublie de respirer. Là, appuyé sur le muret, se tient le type du cimetière qui avais voulu te tuer. Alors c'est lui que l'homme recherchait ? Si tu avais su tu l'aurais laisser l'abattre mais alors que tu ouvre la bouche le transgénique te devance et dit :

- Je vois que tu as pris les devant ! Mon seul regret et qu'il n'ai pas souffert avant de mourir.

Horrifiée tu le regardes avant de tourner une nouvelle fois la tête vers le cadavre. Mais dans quoi est-ce que tu t'es fourrée ?! Retrouvant l'usage de tes membres, tu t’appuies sur tes mains pour reculer loin du garçon du cimetière, te retrouvant bientôt dos à un mur. Que devais-tu faire ? La police risquait d'arriver d'une minute à l'autre et là il te verraient, couvert de sang, armée face à un homme blessé et un autre mort. Toutes les apparences joues contre toi et si jamais on parvenait à te capturer tu serais sans doute condamnée à mort. Et tu ne veux pas mourir. Tu ne t'es pas efforcée de survivre toutes ces années pour mourir bêtement par électrocution. C'est en pensant à toutes ces choses horribles que tu continues de fixer le jeune homme, incapable de prononcer un seul mot.

Les paroles de Mikhaïl semblèrent poussé encore plus la jeune fille dans la culpabilité. Le regard horrifié qu'elle avait et ses tremblements incontrôlés, trahissaient ce qu'elle ressentait. Toujours à terre, la jeune fille s'éloigna en reculant du garçon qui s'avançait toujours en trouvant des appuies pour ne pas se casser la figure, ce qui serait lamentable devant elle. Cette impuissance, il ne la supportait pas mais devait bien faire avec. La transgénique finit par être bloqué par un mur, toujours aussi perturbée. Mikhaïl arriva bientôt au niveau du cadavre à qui il lança qu'un bref regard sans intérêt avant de regarder la jeune fille :

- Finalement, on dirait bien que j'ai eu raison de ne pas te tuer tout de suite.

Lança t-il avec un sourire narquois. Il avait l'avantage, malgré sa blessure, il savait qu'il avait l'avantage, de par son pouvoir et l'état émotionnel de la jeune fille. Il boita à nouveau d'un pas vers elle, sa jambe coloré d'un ruisseau d'hémoglobine, était à la fois douloureuse et engourdi. Il regarda un moment la transgénique avant de se détourner d'elle et claudiqua vers la sortie de l'église avant de dire :

- Je te conseille de ne pas rester là, tu pourrais avoir des ennuis !

- Finalement, on dirait bien que j'ai eu raison de ne pas te tuer tout de suite.

Tu le regardes s'approcher, immobile. Bien qu'il soit blessé et que tu sois armée, tu sais qu'il est en position de force et une seule utilisation de son pouvoir peut entraîner ta mort, et ça c'est effrayant. Malheureusement la peur n'est pas un sentiment facile à gérer quand on vient juste de tuer un homme alors qu’auparavant on avait jamais fait de mal à personne, et c'est sans doute pour cette raison que tes tremblements ne font que s'accentuer pendant que ta gorge est si nouée que tu as du mal à respirer. Comme si tu n'était pas suffisamment chamboulée comme ça, il continue de s'avancer vers toi en boitant avant de se détourner pour prendre la direction de la sortie en lâchant :

- Je te conseille de ne pas rester là, tu pourrais avoir des ennuis !

Cette dernière phrase te fit réagir. Il a raison, et pourtant tu le regardes s'éloigner en restant figée sur place. Mais si tu restes ici tu as de grandes chances de finir sur la chaise électrique, ou pire, pendue. La palette variée des moyens d'exécution utilisés aux Etats-Unis contre les criminels sont suffisant pour te redonner la force de te relever. Chancelante sous l'émotion, tu jettes un dernier regard au cadavre avant de te diriger à ton tour d'un pas rapide vers la sortie, sans te retourner, le revolver à la main et les vêtements couverts de sang.

Il savait qu'à ces derniers mots, la jeune fille réagissait. Il entendait derrière lui le mouvement précipité de sa remise debout, ce qui le fit sourire sournoisement. Cette fille n'était rien de plus qu'un jouet pour lui. Une fois arrivé à la porte de l'église, le jeune homme repris son souffle. Même s'il n'avait fait que trois pas à peine, la douleur était épuisante. Cependant, il devait déjà se réjouir que le poison n'ai pas atteint tout son corps. Des sirènes de police se firent soudainement entendre au loin et plusieurs voitures pouvaient être visible à l'autre bout de l'allée principale. Ce n'était pas bon. Ce n'était pas bon du tout. Un passant ayant entendu le coup de feu avait dû les avertir. Mikhaïl n'avait pas la capacité de contrôler plusieurs personnes à la fois, il était impossible pour lui de se tirer de ce mauvais pas en faisant face. Il voulu courir pour s'enfuir, oubliant son état et se cassa la figure en bas du petit escalier qui précédait l'entrée de l'église. Un filet de sang s'échappa de sa lèvre qui avait rencontré le macadam et qu'il essuya d'un revers de la main avant de se relever en vitesse. Sautant sur une jambe tout en paraissant le plus ridicule du monde, il regagna le mur de l'église pour s'aider à avancer plus vite. Il passa ainsi dans l'étroite ruelle d'à côté. Un petit passage piéton où il savait que les voitures ne pourront pas le suivre, cela dit, rien n'empêchait les flics de sortir de leur véhicule pour poursuivre la route. La course était lancé !

Alors que tu sors à ton tour de l'église, les sirènes de police se firent entendre retentissantes. Quelqu'un les a déjà alertés ? C'est beaucoup trop rapide ! Tu n'as pas le temps de réfléchir, de peser le pour et le contre, l’enchaînement des événements te pressent et t'empêchent de penser. Si tu avais eu le temps de te remettre de tes émotions tu aurais sans doute agis autrement, de façon moins stupide, tu aurais attendu la police et aurais expliqué tout ce qu'il s'était passé (sans mentionner pas la partie sur les transgénique bien sur). On t'aurais peut-être déclarée en situation de légitime défense ce qui était le cas, malheureusement tu n'as pas pris cette décision. Tu as préférée t'enfuir, te glisser dans une ruelle telle une meurtrière prise sur le fait.

En silence tu longes les mur sales, en repensant à ton erreur mais maintenant tu ne peux plus faire demi-tour, c'est trop tard. Tu as perdu le garçon blessé de vue peu après être sortie de l'église alors que tu fuyais comme une lâche. Maintenant tu sais que ta vie est fichue, tu n'oseras plus retourner à l'institut et encore moins au lycée. Au yeux de tous tu es devenue une meurtrière, une personne cruelle, dangereuse et folle à lier. Cela te terrifie et pourtant, en quelque sorte, tu l'as mérité. Si tu n'avais pas tué cet homme rien de tout cela ne serait arrivé, si tu ne t'étais pas enfuie tu aurais pu être pardonnée mais maintenant c'est fini. Game Over comme on dit...

Les hommes passèrent par la ruelle ou se trouvait Helena et Mikhaïl, des armes en mains, ils se lancèrent à la poursuite des fuyards. Le jeune homme transgénique avançait le plus vite possible et passa dans plusieurs petites ruelles dans l'espoir de semer les policiers et de les perdre dans ce dédale de chemin. Mais au bout d'un moment, il trébucha à nouveau dans sa hâte et tomba à terre mais même ainsi, il continua à ramper dans l'espoir de leur échapper. Il essaya par la suite de se remettre debout mais la douleur du harpon des agents du centre était telle qu'il eut du mal à tenir sur sa jambe atteinte. En voulant poursuivre sa fuite, il s'effondra dans une pente de route qui se trouvait derrière lui sans l'avoir vu et la dévala comme une pierre sur un penchant de montagne. Arrivé en bas, Mikhaïl se dépêcha de ramper dans un trou formé par deux planches en bois d'une petite palissade qui menait à une impasse. Une fois franchi, il garda le silence pour ne pas se faire repéré et récupéra son souffle.

Mikhaïl aperçu un trou dans le mur d'une maison désaffectée et s'y engouffra pour se cacher d'avantage. Il s'assit contre le mur, les lieux étaient sales, sombres mais vides, ce qui le soulageait déjà un peu. Il posa son regard sur le harpon planté dans sa cuisse et pris le petit bout qui dépassait et tira de toute ses forces en retenant un cri de douleur mais le pic resta profondément incrusté. Il poussa un soupire et transpirait à moitié à cause de la course poursuite. Il décida de s'allonger pour mieux se reposer en espérant que les flics ne le retrouverons pas, du moins pour le moment. Posant sa tête sur le sol poussiéreux et couvert de caillou, son torse se levait et s'abaissait sous sa respiration saccadée. Tout à coup, il entendit un bruit d'approche comme quelqu'un qui courait et jeta un oeil par le trou, voyant la jeune fille venir par la ruelle. Elle était sans doute poursuivit elle aussi. Alors qu'elle passa rapidement devant le trou, Mikhaïl sortit soudainement ses bras pour lui attraper les chevilles, la faisant tomber avant de la tirer dans le trou à rat, à l'abri des regards des policiers qui arrivèrent sur les lieux. Pour plus de prudence, le jeune homme agrippa la tête de la jeune fille pour l'empêcher de bouger en mettant une main devant sa bouche pour la faire taire.

Tu cours, bien que tu sache que chaque pas que tu fera en plus ne fera qu'empirer ta situation mais tu continues à courir telle une âme perdue ne trouvant plus le chemin à suivre. Tu n'as plus peur, tu n'es plus triste mais tu n'es pas en colère non plus, en fait tu ne ressent plus rien. Tu es comme vidée, abandonnée de toute émotion, brisée.

C'est avec ce sentiment de vide que tu continues à courir. Alors que tu passes à toute vitesse dans une ruelle tu sens quelque chose t'attraper les chevilles et, dans un cris de surprise, tu heurtes violemment le sol à plat ventre avant de te faire tirer dans un trou. Tu ne peu pas te retourner pour voir ton agresseur car ce dernier t'attrape la tête sans aucune délicatesse et garde une main sur ta bouche pour t'empêcher de crier. Alors que tu essayes de te débattre pour te libérer des bruits de pas se firent entendre. Dans un éclair de lucidité tu te figes pour passer inaperçue aux yeux des policiers qui passent en courant juste devant vous. Alors que leurs pas s'éloignent, tu comprends que la personne qui vient de te sauver la mise n'est autre que le garçon du cimetière. Pourquoi sur tous les transgéniques du monde as-t'il fallu que ce soit lui qui te sauve la peau ?! Certes tu lui ais reconnaissante, après tout il vient de t'éviter une éternité à croupir en prison, mais il n'empêche qu'il a déjà essayé de te tuer une fois. Pourquoi ne recommencerait-il pas et pour de bon cette fois ?

La jeune fille se débattait malgré la prise du jeune homme qui redoubla d'effort pour la calmer car les policiers n'étaient vraiment pas loin. Le regards acier du transgéniques étaient rivés sur le trou tandis que lui était plaqué contre le mur pour éviter qu'on ne le voit, si toutefois quelqu'un aurait songé à se baisser un peu pour jeter un oeil à cette cachette. Par chance, la jeune fille s'était figée à l'arrivée de la patrouille, ce qui facilita les choses. Les flics étaient désormais hors de vue mais Mikhaïl entendait encore les bruits de leur chaussure à tête d'enclume sur le pavé, s'éloignant petit à petit. Prudent et habitué, le garçon attendit vraiment de ne plus rien entendre avant d'être sûr que le danger était écarté. Se souvenant alors qu'il n'était pas tout seul, il baissa son regard sur la chevelure blonde de la jeune fille et esquissa un sourire discret, l'air de songer "Ah oui, c'est vrai que c'était elle" en repensant à sa première rencontre dans le cimetière avec cette fille dont le caractère sans cesse contradictoire l'avait plus amusé qu'autre chose.

Mikhaïl relâcha sa prise d'un coup, retirant ses mains de la bouche et de la tête de la malheureuse, la laissant ainsi s'éloigner à sa guise tout en restant lui même à sa place. Pourquoi avait-il aider la jeune fille ? Même lui, ce n'était pas certain qu'il le sache. Il fallait savoir que Mikhaïl n'avait jamais été très logique dans sa tête et il était tellement imprévisible, que les raisons n'étaient pas toujours présentes quand il agissait. Mais peut-être était-ce parce qu'il l'avait déjà épargné une première fois et que c'était rester ancré et également, parce qu'il n'avait pas de raison de faire couler le sang cette fois ci. Mais...Ca pourrait être plus profond encore.

Figée, tu écoutes le bruit des pas des policiers s'éloigner et, quand plus rien ne se fit entendre tu sentis le garçon te libérer et tu en profita pour sortir le plus vite possible du trou afin de t'éloigner de lui. Dans ta précipitation du trébuches et tombe en arrière pour te retrouver les fesses par terre. Tu n'as qu'une envie, t'enfuir mais un coup d'oeil à tes vêtements te dissuades bien vite, tu es encore couverte de sang alors ce serait vraiment une mauvaise idée d'aller se promener en ville dans un état pareil.

Tremblante, tu regardes le garçon et c'est alors que tes nerfs lâchent. Les larmes coulent sur tes joues sans que tu puisses les arrêter. Tu viens de foutre ta vie en l'air et tu n'as aucun moyen de réparer tes erreurs. Tu n'oseras plus jamais mettre les pieds à l'académie et tu n'oseras même pas adresser à nouveau la parole à tes amis. Finalement tu aurais mieux fait de mourir. C'est peut-être une réaction lâche, de lâcher prise, d'arrêter d'essayer de survivre à tout prix alors que tout est contre vous et pourtant c'est tellement plus facile que de devoir se battre constamment pour avoir le droit à une vie normale. Pendant tout ce temps tu as pensé qu'en faisant des efforts tu pourrais mener une vie normale, une vie d'humaine et ce n'est que maintenant que c'est tout simplement impossible. Tu es un monstre contre nature et tu le seras toujours, on ne change pas ce qu'on est...

Comme prévu, la fille s'en alla immédiatement en passant par le trou qui avait pu permettre ce refuge. Mikhaïl n'était pas un pressé, il resta un moment sans bouger comme pour se remettre pour de bon de cette course poursuite. C'était alors qu'il entendit le bruit de Helena comme elle tomba à terre en trébuchant dans sa fuite désespérée, ce qui fit sourire le garçon et qui semblait lui indiquer qu'il pouvait bouger à son tour. En effet, il se redressa et sortit du trou également au moment où la jeune fille se mit à pleurer. Mikhaïl une fois de debout, épousseta ses habits en donnant de bref coup de main dans ses manches avant de regarder la jeune transgénique qui se lamentait par terre, il esquissa un nouveau sourire narquois.

- Oh, tu es belle dans ces habits ensanglantés. Même ta bouille d'innocente ne convaincrait personne te voyant ainsi.

Il s'éloigna un peu d'elle, faisant mine de ne pas plus que ça se préoccupé de son état mais à deux pas à peine, il s'arrêta et se tourna avec nonchalance vers elle :

- Ben pourquoi tu pleures ? C'est vrai que tu t'es mise dans de beaux draps. Tu as tué un homme et fuit la police mais mais ! Je suppose que tes petits amis de l'institut comprendrons parfaitement non ?

Et il repris sa marche en marmonnant pour lui même cette fois ci mais des mots parfaitement audible pour autrui :

- Débilités. Ils n'ont jamais rien compris...

- Oh, tu es belle dans ces habits ensanglantés. Même ta bouille d'innocente ne convaincrait personne te voyant ainsi.

Tu ne pu t'empêcher de jeter un regard haineux au garçon. Comment pouvait-il plaisanter sur la mort d'un homme comme si c'était la chose la plus normale du monde ? Il n'avait donc aucune considération pour la vie humaine ? Cependant d'un autre point de vue c'était toi qui avait tué cet homme, pas lui donc il ne ressentait pas tout le dégoût que tu éprouvait pour toi même, cette impression d'avoir commis un acte horrible, affreux, méritant qu'on vous enferme dans une cellule pour le reste de votre vie. Alors qu'il s’éloignait, il se retourna pour te narguer à nouveau :

- Ben pourquoi tu pleures ? C'est vrai que tu t'es mise dans de beaux draps. Tu as tué un homme et fuit la police mais mais ! Je suppose que tes petits amis de l'institut comprendrons parfaitement non ?

Tu baissas la tête et serra les dents en essuyant tes larmes avec colère. Pourquoi insistait-il ? Tu savais que tu n'avais aucune chance de te faire pardonner, qu'à partir d'aujourd'hui ceux qui étaient auparavant tes amis te détesteraient, et pourtant il continuait de remuer le couteau dans la plaie, comme si cela l'amusait. Alors qu'il se détournait de nouveau tu l'entendit marmonner :

- Débilités. Ils n'ont jamais rien compris...

C'est alors qu'une question te traversa l'esprit. Te relevant, tu le regarda avant les yeux encore rougis et les joues marquées par les larmes avant de dire d'une voix déterminée :

- Pourquoi détestes-tu tant ceux de l'institut ?

- Pourquoi détestes-tu tant ceux de l'institut ?

Wow. Le ton de la jeune fille avait changé si brusquement. Mikhaïl s'arrêta de nouveau et resta immobile un moment avant de pivoter lentement vers elle, le regard perçant. Il avait vu que cette dernière s'était relevée et malgré son visage toujours humecté, elle avait les yeux de quelqu'un désireux d'en savoir plus. Bien que Mikhaïl serait ravi de retirer toute la confiance que Helena avait pour l'institut, il ne serait pas capable de se dévoiler autant à elle. Pour lui, elle était encore un de ces parasites du manoir, ni plus, ni moins. Alors, pourquoi lui parler ? Pour l'instant, il ne s'en servait que comme jouet. Le silence profond que son absence de réponse avait instauré laissait entendre au loin les sirènes de police toujours à la recherche des deux fuyards sans pour le moment avoir trouvé aucune trace, mais il était certain que rester au même endroit aller augmenter les risques d'être découvert. Cela dit, Mikhaïl ne se concentrait pas pour le moment sur ce détail là et replongea son regard dans celui de son innocente victime. Toutefois, après maintes réfléxions, il ressortit son sourire :

- Tu es une drôle de fille.

Toujours boiteux, le jeune homme repris sa route le long de la nouvelle et étroite ruelle qui s'ouvrait à lui. Pour le moment, il n'y avait aucun contact avec les routes principales, aucunes chances pour qu'il soit repérer de loin.

» Mikhaïl Devinpor