Il y a un début à tout (libre)

Premier jour de lycée. Premier jour d'école de toute ma vie. Voilà un bon moment que mes parents et moi étions installé au ranch et il était à présent temps que je m'essaye à la vie des citoyens urbains. Ma mère m'a averti que rien ne serait simple désormais, mon père espérait que je m'y fasse vite. Ce matin était déjà dramatique. Je voulais me rendre en ville à cheval mais mes parents l'ont déploré. Plus de cheval comme moyen de locomotion dès l'instant où ça sera là où il y a de grandes maisons. A la place, mon père accepta de me conduire à Oldville dans le tout nouveau 4x4 qu'il avait acheté. Je n'aimais pas les véhicules. On était secoué dans tous les sens et c'était très dangereux. Avant ce premier jour d'école, j'étais aller de temps en temps en ville faire des courses avec mes parents donc je connaissais déjà. Mais je savais qu'y aller pour étudier allait être différent. Jusque là, j'avais toujours appris ce que je devais apprendre par mes cours par correspondance et c'était très bien ainsi, je ne manquais pas d'être instruit.

La voiture arriva au sein de cet amas de maisons et d'immeubles ou de nombreuses voitures roulaient tout aussi dangereusement. Tout avait été arrangé pour le lycée, j'étais inscrit, j'avais une classe, des affaires de cours...Je lâcha un soupire, le plus dérangeant aller être de cotoyer les autres, je n'en avais guère l'habitude. Je savais en revanche que les jeunes des villes étaient pas toujours très tendre entre eux. Ce grand bâtiment là devant lequel se trouvait bon nombre de jeunes, était le lycée de la ville. J'allais y passer beaucoup de journée. Normalement, on y entrait plus jeune mais j'avais déjà dix-sept ans, donc j'allais devoir sauter les classes. On m'a dit que ça ne poserait aucun problème étant donné que j'avais suivit d'autres cours de ce niveau.

La voiture se gara devant l'établissement, j'en sortit, sac à l'épaule et salua mon père avant de me tourner vers l'énorme bâtisse. J'inspira un bon coup avant de me lancer dans la foule, j'étais affreusement mal à l'aise. Pénétrant dans le bâtiment, je sortis mon plan de cours et y jeta un oeil avant de me diriger vers les casiers pour ranger mes affaires encombrantes. J'avais mon propre casier, il était numéroté et après avoir tourné en rond un bon moment, j'y arriva et tenta de l'ouvrir mais cela semblait plus dure que prévu, même avec le code, ce rebelle se bloqua et ma force n'y servait en rien.

Tu marches tranquillement par cette belle matinée d'hiver. Bien qu'il fasse vraiment froid tu ne peux t'empêcher de trouver le ciel d'un bleu magnifique. C'est toi qui as insisté pour aller au lycée à pieds, ça te détends de marcher un peu au grand air avant d'entamer une journée en cours à écouter les professeurs radoter. Ton sac de cours à l'épaule, tu avances d'une démarche légère, on peut dire que tu es de bonne humeur depuis ce matin sans raison particulière, tu es juste heureuse.

Après quelques minutes de marches tu arrives devant le lycée où se pressent déjà un grand nombre d'élèves. Tu te penches pour relacer tes bottines marrons et rentrer ton jean dedans avant de tirer sur ton pull et réajuster ton écharpe. C'est ton rituel du matin, à croire que de cette façon tu te pense prête à affronter cette masse grouillante et bruyante, sauf qu'à chaque fois c'est aussi pénible de se frayer un chemin jusqu'aux casiers.

En zigzaguant, tu te glisse telle un anguille à travers les lycéens. A ce rythme là tu vas finir par devenir une pro pour te frayer un chemin dans la foule ! Finalement tu parviens devant ton casier et l'ouvre pour ranger tes livres dedans. Alors que tu referme la porte bleue ton regard est attiré par le garçon qui s'acharne sur le verrou de son casier près de toi. Amusée, tu t'approches et lui tapote l'épaule du doigt :

- Il faut le soulever un peu pour que ça s'ouvre ^^

Je frappa cette porte de métal du poing. Attirant les regards des jeunes civilisés qui devaient me prendre pour un sauvage. Mais mes yeux étaient reporté sur mon ennemi actuel : le casier. Pourtant, je sentais les murmures derrière moi, les rumeurs qui allaient se répandre comme la peste dans ce bâtiment. Pour les jeunes hommes ça sera "Hey z'avez vu ? On a un apache dans l'école !" Bien idiot. Déjà j'étais pas de cette origine, puis ensuite, ça m'énervait ces allégories de l'indien. A croire que les hommes blancs ne savaient pas qu'il y avait plusieurs tribu et que Apache n'était pas égal à Indien. J'étais même pas indien ! Les Indiens, c'étaient les habitants de l'Inde, cours à réviser. Je n'étais peut-être jamais aller à l'école, mais je pense que j'en savais beaucoup plus. Pour les jeunes filles, je deviendrais probablement une bête de foire : "Oh regardez le beau bronzé là !" Je préférais ne pas penser à ça pour le moment et me contenta de fusiller le casier du regard comme si j'avais un pouvoir magique qui lui ferait entendre raison.

Tout à coup, quelque chose me tapota l'épaule et fit dévier mon regard vers le visage d'une jeune fille aux cheveux d'or. Elle afficha un sourire amusé, sans doute à cause de la situation débile dans laquelle je m'étais mit dès les cinq premières minutes dans ce bâtiment.

- Il faut le soulever un peu pour que ça s'ouvre ^^

Me dit-elle alors. Je la fixa un moment puis tourna mon regard vers la porte du casier, ou plutôt le verrou. Le soulever ? C'était vrai que je ne m'étais contenté que de le tirer vers moi, comme il était logique de faire avec toutes les portes. Ce monde cherchait vraiment trop compliqué. Enfin, quoi qu'il en soit, j'écouta les conseils de la jeune fille et souleva un peu le verrou avant de tirer à nouveau la porte du casier vers moi. Evidemment, celle ci s'ouvrit. Je rangea mes affaires. Enfin, quelques une. Je ne savais pas trop quoi prendre à vrai dire étant donné que c'était mon premier jour et que je ne savais pas comment m'y prendre. Quoi qu'il en soit, je me tourna vers la jeune fille, je me devais de la remercier comme il se devait :

- Merci.

Lui dis-je alors avec un hochement de tête.

Le garçon ne semble pas décidé puis finalement il suit tes conseils et soulève légèrement le verrou avant de la tirer vers lui. La porte du casier s'ouvre comme si c'était la chose la plus facile du monde ce qui te fait sourire. Tu as été dans la même situation que ce garçon quand tu es arrivée ici, sauf que toi personne ne t'a aidé alors tu comprends à quel point c'est frustrant de bloquer sur ce genre de détails dés le premier jour de cours. Il se retourne vers toi et dit dans un hochement de tête :

- Merci.

- Mais de rien, c'est normal.

Tu lui fais un grand sourire rassurant, contente de voir qu'il ne t'a pas envoyée balader. Quand tu vois quelqu'un avec le moindre problème tu ne peux pas t'empêcher de proposer ton aide même si ça ne te regarde absolument pas, c'est plus fort que toi alors des fois tu te fais rabrouer par des personnes peu aimables qui ne veulent pas de ton aide. Heureusement ce garçon à l'air sympathique, bien que peut-être un peu renfermé.

- Oh j'en oublie les bonnes manières ! Je m'appelle Helena.

- Mais de rien, c'est normal.

Souriante, cette fille qui m'avait apporté son aide avait l'amabilité de ne pas se moquer de moi parce que je ne savais pas ouvrir les boîtes de conserve qui servait de range livre aux hommes blancs. Hum...Il faudra aussi que j'apprenne à cesser ce langage sinon ça risquerait de me poser de graves problèmes pour mon intégration ici. Quoi que, je ne voulais pas m'intégrer, je voulais retourner sur ma terre d'origine. Je n'avais pas le choix malheureusement que de rester ici. Devant le sourire chaleureuse de la demoiselle aux cheveux de blé, je souris à mon tour. Je n'étais après tout pas une statut et même si je n'avais pas les même coutumes que les autres, je restais humain et donc n'avais pas de raison de ne pas communiquer avec eux.

- Oh j'en oublie les bonnes manières ! Je m'appelle Helena.

Sa remarque me surpris. Moi aussi je n'avais même pas songer une seule fois à me présenter alors qu'elle m'avait aidé. Honte à moi. Impoli, irrespectueux, ignorant. Je devais réparer ma faute. En respect à elle et à son pas en avant ainsi qu'à mon manque d'humanité, je me courba légèrement, très légèrement car je n'étais pas un asiatique non plus, et répondit :

- Ravi Helena, mon nom est Sasha Rockwood.

Un nom que je méprisais. Il n'était pas mon vrai nom pour moi. Juste un nom pour bien se faire voir des blancs. Non. En vrai je m'appelais Howahkan. Mais mes parents m'avaient défendu de l'énoncer en lieu public.

Tu regardes toujours l'inconnu quand ce dernier fait la dernière chose à laquelle tu t'attends : il fait une espèce de min courbette. Tu es tellement étonnée que tu as du mal à te concentrer sur ce qu'il dit :

- Ravi Helena, mon nom est Sasha Rockwood.

Tu te reprends et orne à nouveau ton visage d'un sourire chaleureux. Après tout c'est chouette un type qui montre du respect envers les filles et c'est de plus en plus rare alors ce garçon ne peut être que quelqu'un de bien. Tu t'apprêtes à lui dire que tu es aussi enchantée de le rencontrer quand la sonnerie annonçant le premier cours de la journée retentit. Zut, tu vas être en retard à ton premier cours et en plus tu commences par sport. Remettant ton sac sur ton épaule tu balaye du regard les couloirs qui se vident avant de regarder de nouveau Sasha :

- Je suis désolée mais si j'y vais pas maintenant je vais être en retard. J'ai sport et le prof est du genre tyrannique...

Tu accompagnes ta dernière phrase d'une grimace, c'est vrai que le prof de sport n'est pas la douceur incarnée alors si tu ne te dépêches pas tu vas te retrouver à faire laborieusement 20 pompes devant le reste de ta classe hilare, super pour commencer la journée.

J'ai l'impression que mon geste avait un peu désorienter la jeune fille. Comme si le respect ici n'était pas monnaie courante. Ce qui ne m'étonnerait pas. Enfin, elle devait bien faire l'exception. Je le sentais. J'avais ce don de voir l'âme des gens. Ce n'était pas un don qui m'appartenait, c'était transmis de génération en génération. Je le tenais de ma mère qui le tenait de ma grand mère qui le tenait de nos ancêtres, les fils de la terre. La jeune fille s'apprêtait à me répondre quand un son strident perça mes tympans. Voilà ce qu'ils appelaient la sonnerie pour regrouper les élèves dans leur classe respective. Quelle horreur. Je voulais bien qu'on mette au point cette solution pour mettre fin aux heures de repos, mais pourquoi fallait-il utiliser un son aussi effroyable ? Pourquoi pas une musique ? Ou à la limite une voix qui demandait aux élèves de rejoindre leur classe ? L'effet néanmoins de ce son infernal fonctionnait. Tout le monde s'en alla. La jeune fille aussi s'y prépara en reprenant son sac et je pense que je devais en faire de même. Où devais-je aller au fait ?

- Je suis désolée mais si j'y vais pas maintenant je vais être en retard. J'ai sport et le prof est du genre tyrannique...

Sport...Sport...Où avais-je déjà lu ça ? Je savais que c'était une des matières qui faisait partie de l'école et auquel tout le monde y avait droit. Je n'avais pas connu ça sur mes cours par correspondance par contre mais avouez que je n'avais pas vraiment besoin d'en faire du sport. Je sortis alors précipitamment la feuille qui contenait mon emploi du temps. Je cherchais mon premier cours de la journée et vit :"Sport - Gymnase". Oh...J'avais sport moi aussi ? Serait-ce une coïncidence...? Cela voudrait-il dire que j'étais dans la classe de...Un peu distancé par les nouveautés, je présenta la feuille à la jeune fille.

- Oh euh...Regarde, moi aussi, il y a du sport pour ma première heure. C'est marqué que ça a lieu dans le gymnase. Je suis nouveau et c'est mon premier jour. Je ne connais pas les lieux.

Ce qui était en gros une façon de lui demander une nouvelle fois de l'aide mais sans le faire vraiment car si on était vraiment au même endroit, je n'aurais qu'à la suivre.

Tu regardes Sasha fouiller précipitamment dans ses affaires pour en sortir son emploi du temps qu'il te présenta.

- Oh euh...Regarde, moi aussi, il y a du sport pour ma première heure. C'est marqué que ça a lieu dans le gymnase. Je suis nouveau et c'est mon premier jour. Je ne connais pas les lieux.

Le voir aussi déstabilisé te fis sourire. Tu pourrais presque te revoir lors de ton premier jour de cours et cela t'amuses. Au moins s'il avait sport en même temps que toi signifiait qu'il était dans ta classe donc tu aurais tout le temps de l'aider à se repérer dans le lycée. L'attrapant par le bras tu lui fait un grand sourire :

- Très bien ! Dans ce cas on feraient bien de se dépêcher.

Et aussitôt tu l’entraîna vers le gymnase, en priant pour que le prof ne se soit pas rendu compte de ton absence car si Sasha à l'excuse de ne pas connaitre les lieux ce n'est pas le cas pour toi. Finalement vous arrivez juste à temps et tu te dépêche de montrer les vestiaires garçon à Sasha avant de rentrer dans ceux réservés aux filles pour enfiler rapidement un short et un t-shirt. Puis tu sort et rejoint les autres, cherchant Sasha du regard tout en essayant d'attacher tes cheveux en une queue de cheval.

Elle avait l'air de trouver la situation amusante. Ce n'était pas mon avis. Je me trouvais incroyablement ridicule. Mais je restais passible car j'étais un homme patient qui savait gérer son sang froid. Soudainement, la jeune fille du nom d'Helena m'attrapa le bras en me souriant avant de me dire :

- Très bien ! Dans ce cas on feraient bien de se dépêcher.

Je suppose que la ponctualité était désirée. Elle m'entraîna alors dans une direction et je la suivis docilement sans broncher bien que j'aurais pu le faire sans nécessairement qu'elle me tienne le bras comme si j'étais un mustang sauvage. Nous arrivons alors dans un bâtiment spécifique, grand, spacieux mais qui avait mauvaise odeur. Il y avait d'autres jeunes qui y étaient. La jeune fille m'abandonna dans le vestiaire des garçons, l'endroit où je devais revêtir une autre tenue. Pourquoi ? J'en savais rien, mon père me l'avait que vaguement expliquer avant de me mettre un short et un t-shirt noirs dans mon sac. Dans le vestiaire, il y avait des bancs et des casiers ainsi que d'autres garçons qui s'habillaient tous de la même manière. Leur regard se tournèrent vers moi à mon entrée mais je les éviter car je devais me concentrer sur plus important. Pendant que je me changeais, une imitation grotesque d'un cri de guerre indien, qui ressemblait plus au cri d'un porc qu'on égorgeait, insulta les moeurs de mes nobles ancêtres en retentissant dans la salle. Mais je n'y fis rien. Une fois prêt, je sortis des vestiaires pour arriver dans le grand espace du gymnase. C'était grand, lumineux artificiellement, c'était désagréable à mon regard. Le sol coloré et de texture étrange sentait bizarre aussi. Il n'y avait là que des jeunes qui devaient attendre le professeur. Moi, je cherchais un peu Helena du regard mais je regardais aussi plus en détail les lieux.

Tu cherches toujours Sasha du regard quand le prof souffla comme un forcené dans son sifflet, détruisant vos tympans mais amenant le silence de manière très efficace. Avec son aspect sévère il ferait un très bon acteur dans le rôle d'un serial killer selon toi, et c'est sans doute l'avis de pas mal de tes camarades de classe. Vêtu d'un jogging tout ce qu'il y a de plus banal, il adopte cependant une posture presque militaire et ça voix grave et portante complète ce tableau de sergent en chef :

- Très bien bandes de limaces ! Tout le monde est là ?

Des "oui" indistincts s'élèvent de la masse d'élèves tandis que tout le monde cherche à voir si un malheureux est en retard. Heureusement que Sasha et toi êtes arrivés à temps sinon tu n'aurais pas donné cher de ta peau. Le regard du professeur s'arrête alors sur un des élèves qu'il fixe de son air sévère, c'est sans doute Sasha qui est la cible de cette inspection. Après un moment de silence le tyran, comme il est surnommé, lance au nouvel élève :

- Toi là ! Tu dois être le nouveau, Sasha Rockwood ?

Tous les regards se tournent vers le malheureux. Franchement tu n'aimerais pas être à sa place. Toi qui déteste être au centre de l’attention tu serait sans doute déjà rouge comme une tomate. Cependant tu es aussi bien placée pour savoir que tous ces regards se détourneront d'ici quelques jours, c'st ce qu'il s'était passé quand tu étais arrivé et au bout d'une semaine tu étais une élève comme les autres et non la petite nouvelle qui débarquait juste. Il en sera sans doute de même pour Sasha, du moins tu l'espère pour lui.

Un nouveau sifflement strident brisa pour une deuxième fois mes pauvres oreilles qui seraient en extase devant le chant d'un oiseau. Depuis que j'étais arrivé en ville, je n'avais entendu aucun chant, qu'elle tristesse. Comment les gens vivaient-ils dans autant de morosité ? Je détourne le regard vers la source de ce bruit infernal et aperçu un homme. Il était d'âge mûr, d'une corpulence respectable, vêtu néanmoins tout aussi bizarrement que nous, ce qui déformait l'image qu'il voulait sans doute donner de lui. Il roulait les mécaniques mais j'étais certain qu'il ne ferait pas le poids dans un duel Sioux. Il devait sans doute être le professeur, l'homme qui enseigne et qu'on devait écouter.

- Très bien bandes de limaces ! Tout le monde est là ?

Je regardais autour de moi et avais l'impression que les jeunes ici présent avaient peur de lui ? Pourquoi ? Je savais pertinemment qu'à moins d'être illégal dans ses actes, un professeur n'avait pas le droit de maltraiter un élève. Avoir peur d'un professeur était ridicule, on devait lui montrer certes du respect, mais pas en être intimidé, il fallait songer à ce qu'il était venu nous apprendre. Enfin, j'imagine que ce n'était pas forcément pareil dans le monde "civilisé".

- Toi là ! Tu dois être le nouveau, Sasha Rockwood ?

S'exclama t-il soudainement à mon attention. Je tourna mon regard vers lui. Je n'avais pas remarqué qu'il s'adressait à moi jusqu'au moment où il énonça ce nom que je détestais tant. Tout les regards étaient sur moi mais une fois de plus, c'était l'homme que je fixais. Je commençais finalement à avoir l'habitude d'être observé par une multitudes d'yeux.

- Oui monsieur.

- Oui monsieur.

Le prof fit une moue pensive pendant qu'il détaillait Sasha de la tête aux pieds. Après quelques instants avant que finalement un sourire vienne orner son visage :

- Bien tu m'as l'air sportif, ça me plait !

Puis, avant que quiconque ai eu le temps de préparer ses oreilles, il souffla une nouvelle fois comme un dingue dans son sifflet avant de lancer en criant :

- Échauffement ! Aller 10 tours de terrain pour tout le monde, et plus vite que ça !

En grommelant tous les élèves commencèrent à courir à petites foulées et toi avec. Tu es plutôt du genre à aimer le sport mais l'endurance c'est pas ton truc, tu trouves ça ennuyant et sans aucun intérêt, tu préfères le sprint. Bientôt l'écart se creuse entre les plus sportifs et ceux qui ont plus de mal. Toi tu restes au milieu, concentrée sur ta course en essayant d'ignorer les cris d'indiens mal imités que poussent les crétins de la classe. Ils sont tout un petit groupe formant le stéréotype du groupe de sportifs américains plus stupides les uns que les autres et qui passent leur temps à rabaisser ceux qui ne leurs plaisent pas. Toi ils te laissent tranquille vu que l'idiot qui leur sert de capitaine, Jake, s'est mit en tête de sortir avec toi alors qu'il y a des tas d'autres filles qui ne rêvent de de ça. Franchement il ferait mieux d'abandonner, tu détestes les personnes imbues d'elle-même qui se croient supérieures aux autres, donc tu le détestes.

Je devais maintenant supporté le regard du professeur qui devait sans doute m'analyser, à ma juste valeur je l'espérais. Voyons voir comment étaient les professeur des villes.

- Bien tu m'as l'air sportif, ça me plait !

Bien dans mon corps, peut-être, sportif, sans doute. J'avais déjà eu l'occasion de voir des jeunes américains des villes. Ils étaient gros, lent, ne connaissaient rien de la vie et ne savaient apparemment pas quoi en faire. Ca me faisait peur, j'espérais ne pas devenir comme eux à force de les côtoyer ! Par contre, cet homme souffla à nouveau dans son horrible sifflet. Finalement, je risquais plus la surdité que l'obésité.

- Échauffement ! Aller 10 tours de terrain pour tout le monde, et plus vite que ça !

Et ainsi, chacun commençaient à courir, moi et Helena y comprit. 10 tours de ce terrain ? Il n'était pas très grand, c'était pour s'échauffer. Je voyais difficilement un autre intérêt au fait de tourner en rond. Très vite, certains ralentirent, se fatiguant rapidement, tandis que moi je continuais parmi un groupe de premier qui s'amusaient à faire des bruits bizarre que je devais considérer comme des idioties de leur part à mon égard. Un, deux puis trois tours passèrent. Le quatrième, cinquieme, sixième, septième ainsi, certains jeunes du premier groupes s'épuisèrent et ralentirent la course tandis que d'autres avaient même du s'arrêter pour diverses causes : fatigues, points de côté...Au dernier tour, j'étais le dernier à dépasser les autres qui traînaient derrière et quand je m'arrêta enfin, à la fin du tour, j'étais à peine essoufflé.

Tu continues ta course en silence, concentrée sur tes foulées. Certes tu ne vas pas très vite mais au moins tu tiens un rythme régulier, ce qui est le but principal de l'endurance après tout. Alors que tu fais le dixième tour s'éternise tu commence à sentir la fatigue. Malgré ta respiration régulière un point de côté te lance et tu commence à avoir grandement besoin de t'hydrater. Enfin tu arrives au bout de cet échauffement et t'arrêtes, épuisée et les joues rouges, près de Sasha. Lui n'a pas l'air du tout fatigué, à croire que c'état juste une petite partie de plaisir. En cherchant ton souffle tu appuies tes paumes sur tes genoux avant de relever la tête vers Sasha pour dire, essoufflée mais souriante :

- Tu n'es même pas fatigué ? Impressionnant ! Je sais pas comment tu fais...

Soudain une voix se fait entendre derrière toi et ton sourire s'efface aussitôt :

- Hey l'indien ! Tu voudrais pas abandonner ton look d'ermite pour rejoindre notre équipe ?

C'est un des sportifs de la classe, et membre de l'équipe de basket du lycée qui s'est approché en fixant Sasha. C'est la première fois que tu vois un des idiots proposer à un nouveau de les rejoindre, c'est plutôt étonnant, de plus que malgré c'est propos blessants il ne dit pas ça à la légère. Le garçon se rapproche et donna une tape se voulant amicale dans le dos de Sasha. C'est vraiment surprenant qu'un sportif se montre sympathique avec un nouveau et tu te réjouis presque pour Sasha qu'il n'aura pas trop à subir les insultes des autres élèves car être intégrer parmi les sportifs ça signifie être intégré par tous et élever en haut de l'échelle de popularité du lycée. Cependant ta joie fondit comme neige au soleil quand Jake, le capitaine de l'équipe de basket, vint se poster devant Sasha avant de dire d'une voix méprisante :

- Laisse tomber Felix, on a pas besoin d'un paumé pareil dans l'équipe, il ferait que nous ralentir et nous donner une mauvaise image.

Aussitôt le dit Felix s'écarta de Sasha comme s'il venait de découvrir qu'il avait la peste. C'était presque prévisible, Jake n'accepte que ceux qui lui lèchent les bottes. Ce type est vraiment méprisable et pourtant toutes les filles veulent sortir avec lui et tous les garçons veulent lui ressembler, du moins celles et ceux qu'il ne persécute pas...ce qui élimine déjà une bonne moitié des lycéens.

Le reste du groupe qui ne s'était pas arrêté, le fit une fois ce dernier tour achevé. La plupart des jeunes étaient essoufflé. Enfin non, tous l'étaient. Je me rendis compte que l'un d'eux m'avait rejoint, c'était Helena. Elle semblait à deux doigts de s'effondrer, comme si elle avait couru le tour du monde. Son visage rouge laissait croire qu'elle avait passé une semaine au soleil sans crème et son souffle ressemblait à celui d'un vieux fumeur mourant du cancer des poumons. Je l'observais tandis qu'elle prenait appuie sur ses genoux avant qu'elle même ne me regarde en souriant avant de me dire :

- Tu n'es même pas fatigué ? Impressionnant ! Je sais pas comment tu fais...

C'était plutôt moi qui était étonné. Etonné de voir qu'un groupe de jeunes, censé représenter la force de la vie, soit épuisé jusqu'à la moelle pour seulement avoir couru en tournant en rond quelques instants. Je n'allais pas lui répété mes pensées de peur de la vexer même si je ne pouvais m'empêcher que les jeunes des villes étaient vraiment, vraiment différent de ce que je connaissais. Aucun des jeunes de la réserve étaient comme eux. Ils pouvaient parcourir à pied les étendu des plaines que ce ne serait qu'une formalité pour eux. D'un autre côté, il n'y avait pas de plaines ici, c'était peut être pour ça que les jeunes ne savaient pas courir. Je finis par sourire amusé avant de répondre :

- Est-ce que ça va ?^^"

- Hey l'indien ! Tu voudrais pas abandonner ton look d'ermite pour rejoindre notre équipe ?

Je fis volte face. Un des élèves plutôt bien bâti et faisant partie de ceux qui n'avaient pas lâché prise durant la course s'approcha de moi. Je n'appréciais guère le terme qu'il avait employé en m'adressant la parole mais restait humble envers lui. Il me donna même une tape, il semblait me trouver un intérêt. Cette histoire d'équipe, je pense que c'était encore une idée des jeunes urbains. Cela dit, ça devrait ressembler aux équipes de la réserve, le fait de former un groupe pour chasser. Ici, ça devait être un autre style d'équipe mais j'étais curieux de savoir de quoi il s'agissait. De plus, si je pouvais m'intégrer dans une équipe, ça faciliterait bien les choses pour ma vie dans le monde moderne. Cela dit, un autre élève devança le premier en répliquant :

- Laisse tomber Felix, on a pas besoin d'un paumé pareil dans l'équipe, il ferait que nous ralentir et nous donner une mauvaise image.

Et ils me fuirent sur l'instant. Je n'avais même pas eu le temps de répondre. J'ignorais ce que "paumé" voulait dire mais je songeais à une insulte, une fois de plus. Finalement, mon intégration en ville allait être plus difficile que prévu. Je ne comprenais pas pourquoi un tel comportement. Je savais qu'on venait pas du même monde mais si un jour ma réserve devait accueillir un blanc en son sein, il serait traité comme tout être humain. Je restais un moment immobile à observer les deux autres s'éloigner et me demandais même si un jour, je serais accepté. Mère m'avait prévenu que les gens de ce monde mettaient à l'écart tout ce qui ne correspondait pas à leur critère. Finalement, je m'éloigna à mon tour tout en attendant la suite des évènements.

Accablée par le comportement des garçons de ta classe que tu trouves immature, tu n'as pas le temps de s'excuser auprès de Sasha pour ces insultes que ce dernier s'éloigne déjà et que le prof siffle une nouvelle fois dans son sifflet.

- Bon, maintenant on va faire du volley. Je vais faire les équipes. Dés que je dis votre nom vous allez sur le terrain qui sera assigné et aucune protestation ne sera acceptée, c'est clair ?!

Tous les élèves hochèrent la tête, certains étaient franchement déçus que ce soit le prof qui décide des équipes mais ne dirent rien. Alors que les élèves commençaient à être répartis, ton nom retentit enfin :

- Jake, Helena et...Sasha tient ! Terrain n°2 !

En soupirant tu te lèves et te diriges vers le terrain n°2 en ignorant soigneusement les rires des potes de Jake. Franchement si tu es contente de te retrouver avec Sasha tu te serais bien passée de ce crâneur trop sur de lui. Il va encore te harceler pendant les deux heures pour que tu sortes avec lui, à moins qu'il ne passe son temps à se moquer de Sasha, ce qui ne serait d'ailleurs pas beaucoup mieux.

- Bon, maintenant on va faire du volley. Je vais faire les équipes. Dés que je dis votre nom vous allez sur le terrain qui sera assigné et aucune protestation ne sera acceptée, c'est clair ?!

Volley... C'était quoi encore que cette bête là ? Un sport certes mais je n'y avais jamais jouer. Je ne connaissais que la théorie. Comme dit, ce n'était pas par des cours en correspondance qu'on pratiquait le sport. Quand aux règles, je m'en souvenais un peu près mais est-ce que ça allait suffire ?

- Jake, Helena et...Sasha tient ! Terrain n°2 !

Je tournais le regard vers mes camarades de groupe et les suivirent pour voir où se trouvait le terrain n°2. Une fois de plus, je subissais les brimades des autres mais une fois de plus, je n'y faisais pas attention. Le dénommé Jake n'avait rien pour plaire vu de loin mais il semblerait qu'il était doué en sport alors pourquoi le blâmer s'il était dans notre équipe ? Le professeur désigna également nos adversaires qui allèrent de l'autre côté du filet tandis qu'il indiquait les autres équipes, il y avait des ballons blancs avec lui...

De l'autre côté du filet l'équipe adverse se plaça tandis que le prof attendait visiblement que tout le monde soit près pour annoncer les consignes. Sans rien dire tu regardes tes coéquipiers à tours de rôle et c'est finalement Jake qui se décide à parler le premier :

- Bon, puisqu'il a fallu que le prof nous colle l'indien j'imagine qu'il va falloir faire avec.

Tu jetas au basketteur un regard noir. Pourquoi fallait-il qu'il s'entête à rabaisser tout le monde sans arrêt ? Que trouvait-il de gratifier à critiquer ceux qui étaient un peu différents de lui ? Tu n'arriverais décidément jamais à comprendre les personnes comme lui. Finalement il reprit la parole en se tournant vers Sasha :

- Tu connais au moins les règles du jeu j'espère ?

Tu tourna à ton tour ton regard vers Sasha. Certes la question n'était pas posée avec beaucoup de délicatesse et de gentillesse mais au moins elle n'état pas inutile.

(Dsl mais tu n'as pas les cinq lignes qu'il faut^^')

Nous étions à présent tous positionné et j'observais les autres avec intérêts, n'ayant pas d'autres choix que de devoir faire des efforts pour réussir dans cette nouvelle vie. Tout à coup, j'entendis la voix de l'autre garçon qui se trouvait dans notre équipe et me tourna vers lui alors qu'il lança d'un ton amer :

- Bon, puisqu'il a fallu que le prof nous colle l'indien j'imagine qu'il va falloir faire avec.

Rah ce que j'aimais pas ce terme ! Heureusement que je savais contrôler mes émotions MOI. Je restais d'un calme impassible et d'un visage parfaitement indifférent à tout ce qu'il pourrait me dire. Personnellement, je pouvais avoir tendance à m'emporter dans ma colère mais ça me touchait rarement quand cela ne concernait que moi. Ce qui était pas le cas chez les américains, beaucoup trop égoïstes qui préféraient au contraire s'énerver quand on les titillait d'un peu trop près mais faire l'indifférent quand c'était un camarade dans le mauvais pas. Triste monde. Me regardant, cet adolescent narcissique me demanda :

- Tu connais au moins les règles du jeu j'espère ?

Je remarqua le regard d'Helena, serait-elle inquiète parce que je risquais de ne pas savoir jouer ? Il était vrai que je n'avais jamais jouer au volley, mais j'étais là pour apprendre non ? N'était-ce pas une école ici ? Un lieu pour apprendre ?

- En théorie oui.

- En théorie oui.

Tu ne pu t'empêcher de sourire devant la grimace agacé de Jake. Il n'avais sans doute pas apprécié que Sasha lui réponde aussi simplement, il a tellement l'habitude que les autres soient effrayés ou admiratifs devant lui qu'il ne sait plus ce que ça fait d'avoir des personnes qui le traite comme n'importe quel lycéen. Bien sur toit tu n'es jamais rentré dans son jeu mais le fait que tu sois une fille et qu'il soit amoureux de toi atténuait un peu sa frustration. Finalement tu pris la parole avant que ce crétin trouve un autre moyen pour se moquer de Sasha :

- Très bien, dans ce cas on a plus qu'à se placer. Sasha au service, Jake en intermédiaire et moi devant le filet, ça marche ?

Malgré mes principes moraux, je ne pouvais m'empêchais d'éprouver une certaine fierté en moi en croisant de nouveau le regard haineux du garçon. En me comportant d'égal à égal avec lui, j'étais parvenu contre mon gré à le rabaisser. Son ego était d'une taille indéchiffrable, sa seule chance de s'en tirer serait de s'en rendre compte et de le réduire. Helena l'avait remarqué aussi. Je le voyais sur son visage. Par ailleurs, elle prit la parole pour mettre un terme à ce conflit de regard involontaire entre les deux mâles que nous étions.

- Très bien, dans ce cas on a plus qu'à se placer. Sasha au service, Jake en intermédiaire et moi devant le filet, ça marche ?

J'approuva d'un signe de tête. Je récupéra alors le ballon de vollay qu'on avait donné à chacun des terrains et me plaça dans le coin destiné à ceux qui faisaient le service. De l'autre côté du filet, les adversaires s'organisaient et se placèrent également, nous avions plus qu'à attendre le coup de départ. Il fut matérialisé par un nouveau sifflement atroce et le jeu pouvait commencer. Comme je l'avais vu dans mes cours, je me positionna pour le service, la balle au bout du bras, prête à se faire frapper par l'autre et j'envoya. Ma posture était bonne, mon geste de service était impeccable, le seul hic, c'était que j'avais frappé trop fort, la balle vola au dessus de tout le terrain et frappa le mur plus loin derrière.

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» L'automne est une si belle saison (libre)
» Quand l'ennuie nous prend. [libre]